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Un cœur à l'essai

Chapitre 1
Juste pour un « je t’aime ! »


La vie me paraissait souvent injuste. En plus, je n’arrivais plus à me défaire de cette peur qui m’animait. Pourtant j’avais fait bien des efforts. J’avais même entrepris de créer mon propre blog pour partager mes idéologies avec les internautes. C’est vrai, je n’avais pas encore eu l’affluence que je souhaitais avoir mais cela ne me décourageait pas pour autant. De toutes les façons je n’avais rien d’autre à faire, alors je me suis dit « pourquoi pas me lancer dans ce domaine ! ». Je venais juste de terminer ma deuxième année dans une grande école. Cela n’avait pas été facile pourtant j’avais pu décrocher mon examen de fin d’année. Tout ce qui me restait à faire, c’était d’obtenir un stage pour valider mon diplôme. Ce qui n’était pas chose facile dans le « pays de mon père. ».
Ma vie était pleine de joie à quelques exceptions près. J’avais une famille extraordinaire. Avec mes sœurs, on ne cessait de se quereller. C’est bien tout cela qui donnait du charme à notre vie. Ma sœur cadette s’appelait Emilie mais tout le monde avait tendance à l’appeler Tina à l’exception de moi seule. Je n’avais guère d’affection pour ce surnom que je trouvais un peu trop vulgaire pour une adolescente. C’est avec elle que les disputes étaient à leur summum. Elle n’était pas bête pourtant à la voir on l’aurait toute de suite pensé. Ses discours et toutes ses conversations étaient assez incohérents. A douze ans déjà, elle n’arrivait pas à tenir un discours en face de ses propres amis. Elle se mettait toujours à tituber sur les mots quand les choses devenaient un peu trop pour elle. Elle ne savait pas ce qu’elle espérait devenir à l’avenir et tout ce que nous savions de ses goûts, c’est son intérêt aigüe pour la danse et la musique inintéressante. C’était aussi sans parler de sa voix qui était tout le temps en désaccord avec normes musicales. Ce qui me fascinait chez elle, je l’avoue, c’était son indifférence face à nos propos. Plus on critiquait sa manière d’être et plus elle allait de mal en pis. Elle n’avait que faire de ce que nous pensions d’elle. La seule chose qui l’intéressait, c’était de toujours faire la fofolle. Et ça, c’était sa vie à elle.
Nadia était notre petite cousine. Elle venait juste d’avoir ses six ans et était vue comme la rivale jurée d’Emilie. Ces deux-là se comportaient comme chien et chat. Et moi je ne me lassais pas de rire de leur palabre inutile. A côté de tout cela se trouvait mon beau petit frère. Il était très turbulent et aussi actif qu’un robot.
Au milieu de tout ce décor, j’étais là, ne sachant quoi penser ni même que faire. Je vivais constamment dans la peur due à certains évènements qui se sont déroulés dans ma vie tout au long de ces deux dernières années. Je souffrais d’un manque et je passais des journées et même des nuits entières à m’apitoyer sur mon sort. Je n’arrivais pas trop à comprendre ce qui n’allait pas chez moi. Et chaque fois que j’étais en présence de mes rares amies, je ne cessais de toujours leur poser la même question : « ne suis-je pas belle ? »
— Mais si Elisa, tu es très belle.
La réponse de Maggie ne me satisfaisait pas, pas le moindre des mondes. J’avais toujours l’impression qu’on me le disait juste pour me faire plaisir et que la franchise ne s’y trouvait pas. J’avais un mal être très aigu. Si les gens me trouvaient aussi belle comment pouvait-on alors m’expliquer mon manque de prétendants ? Pourquoi aucun jeune ne s’intéressait-il pas à moi ? C’était un fait que je n’arrivais pas à digérer. La seule solution qui me vint à l’esprit c’était le travail. Depuis toute petite, on m’avait toujours enseigné que le travail était le premier mari d’une femme et qu’il n’abandonnait jamais. Moi je faisais de mon mieux pour être remarquer parmi les étoiles. Je tenais tant à ma réussite !
Maggie était mon amie. Nous nous sommes rencontrées au lycée et depuis nous sommes restées inséparables. Elle non plus n’avait pas encore obtenu de stage et en était profondément affectée. Souvent j’essayais de la consoler mais à l’évidence, je n’étais pas douée pour ces genres de choses. Elle au moins avait un petit ami qui l’appelait chaque soir et avec lequel elle pouvait discuter des problèmes qui la préoccupait. Moi je n’avais personne. Personne avec qui causer. Personne pour me dire « Elisa, je t’aime ». Mon amie Maggie me disait tout le temps que les choses s’amélioreraient et que je trouverais mon âme sœur au moment même où je ne m’y attendrais plus. Moi je n’avais plus d’espoir. A certains moments, ce manque me terrifiait tant que je me mettais à pleurer. Mais je ne regrettais rien à tout ce qui s’était passé durant ces derniers jours.
Tout a commencé lorsqu’une de mes amies m’a présenté à l’un de ses amis. En lui serrant la main, je me dis tout bas : « Nous formerons un beau couple. ». C’était ces genres de pensées qui m’animaient à chaque fois que je rencontrais une personne pour la première fois. Si c’est un homme, je mesure la possibilité d’une vie de couple avec la personne et si c’est une fille, je mesure également la possibilité d’une belle amitié. En réalité, cet ami était son petit-ami mais elle s’était bien tenue de me le dire. Et je ne savais pourquoi. Je ne l’ai appris que lors d’un malencontreux événement. Le choc me fut pénible. Il s’appelait Harles. Il me dépassait juste un peu de taille. Il avait été bien enchanté de me rencontrer et quant à moi, je ne voulais pas m’attarder avec eux. Et puis les choses s’étaient déroulées plus rapidement que je ne le pensais. Mon amie et Harles étaient devenus inséparables surtout lorsqu’il apprit qu’elle allait à l’autre bout du monde. Elle y allait pour ses études et semblait très heureuses à cette nouvelle. Mais qui ne le serait pas ? J’aurais été enchanté de faire un tel voyage. Quant à Harles, il n’appréciait guère ce voyage et son désarroi se lisait sur son visage. Il était tout triste. Peut-être avait-il déjà compris ce qui l’attendait ! Un beau mercredi, elle s’était envolée au loin et c’en fut ainsi de leur relation. Moon amie avait rompu. Elle avait trouvé meilleur dans son nouveau pays. Quoi de plus surprenant vu la distance qui la séparait maintenant de Harles.
Depuis peu, ma relation avec Harles avait beaucoup évolué. J’avais accepté de lui donner mon contact téléphonique. Les échanges s’étaient fréquemment établis. Bientôt je me rendis compte de ce qu’il recherchait chez moi. Il me voulait pour sa nouvelle petite amie puisque l’autre avait rompu pour un autre jeune homme. Harles semblait être affecté par cette rupture si soudaine et en voulait énormément à son ex- petite amie.
Pendant ce temps les cours avançaient à un rythme fulgurant. Je n’arrivais toujours pas à appréhender la filière que je poursuivais. J’avais envie de faire autre chose mais surtout quelque chose qui me permettrait de paraître dans les média. J’aimais tant le journalisme et j’étais intérieurement convaincu que si l’on m’en donnait les moyens, personne n’allait être déçu de moi. Le chemin sur lequel j’étais, était bien loin de mon monde rêvé. Rien ne concordait et en plus de cela, il me faillait encore me donner corps et âme aux mathématiques. Choses qui n’étaient pas assez aisée pour moi qui avais longtemps renoncé à elles. Les premiers résultats en payèrent le prix. Je pleurais à tout bout de champs. J’avais si peur d’échouer ! Alors quand ce moment, Maggie et certaines autres de nos camarades de lycée, se faisaient une renommée au sein de l’établissement. Je les enviais bien beaucoup. Elles étaient toutes les trois ensembles dans la même classe. Et chacune d’elle donnait le meilleur d’elle-même pour que règne toujours la crainte que les autres élèves avaient à leur égard. Leurs résultats étaient excessivement bons. D’ailleurs toutes les étudiantes avec lesquelles j’avais fait le lycée ensemble étaient douées. Enfin, les choses se sont peu à peu améliorées. Je commençais à savoir nager. De toutes les façons, je n’avais plus le choix et je n’avais pas droit à l’échec. Il me fallait impérativement réussir haut la main cette première année de licence.
— Elisa, j’aimerais t’avouer un secret. Je ne sais pas trop comment tu le prendras mais je n’en peux plus. Plus le temps passe et plus il me devint de plus en plus pénible de garder un tel fardeau. Je sais bien que tu es l’amie de mon ex. Je sais aussi que vous étiez vraiment très propres et je ne souhaiterais pas détruire ce lien qui existe entre vous. Mais voilà Elisa que je t’aime ! Je t’ai aimé depuis le jour où je t’ai rencontrée. Tu étais si belle et chaque jour qui passe ravive ta sublime beauté. Qu’en dis-tu ?
Cette question ne cessait de raisonner dans ma tête. Que pouvais-je donc lui répondre ? Je n’avais aucune envie d’être la pièce de rechange de quelqu’un. Même s’il disait m’aimer, je savais qu’il ne m’aimait pas autant que son ex. J’étais convaincue de quelque chose : c’est qu’il voulait se venger de son ex en devenant mon petit ami. Mais ce qu’il n’avait peut-être pas envisager, c’est que j’avais déjà compris son jeu. Je ne supportais pas qu’on se moqua de moi comme j’en avais l’impression. Je décidai alors de m’éloigner de lui pendant un moment. Peut-être aurait-ce été autrement si nous nous étions rencontrés plus tôt ? Harles était beau de visage et avait un teint clair. Mais cela ne changeait rien à ma décision.
En classe, les visages s’étaient desserrés. On se faisait des amis par-ci par-là. Quant à moi, je n’étais pas trop doué pour ces genres de choses. J’étais du genre plus calme. Les camarades de classe voyaient en moi la timidité en personne. Mais que pouvais-je faire d’autre que me taire et me concentrer sur ce qu’il me semblait essentiel ! Tout le monde n’avait pas le même tempérament et en plus de cela, je n’étais pas doué pour le bavardage en cours. Je n’appréciais pas ces genres de commentaires et je m’énervais dans la plus part des cas. Chaque personne avait sa manière d’être. Je faisais de grands efforts pour m’adapter à cette nouvelle vie. Ce n’était pas facile, surtout que je n’avais pas prévu cela. Je n’avais pratiquement plus fréquenté avec le sexe opposé depuis que j’avais obtenu mon entrée en sixième. Je n’avais donc aucune idée de comment me comporter envers eux. Mon premier jour de classe fut affreux. J’eu un tel choc en relevant la tête et en constatant les vieux visages qui me regardaient. Personnellement, je n’assimilais pas ce fait. Certains étaient désespérés et même des mères de famille. Quant à moi je n’étais qu’une jeune étudiante qui venait juste d’enlever son manteau d’élève. On me regardait et je me sentais toute fragile. Je perdis mon équilibre au milieu de ce flot qui m’était hostile. J’étais si calme en cours. Je me voulais la plus discrète possible pour ne pas attirer l’attention des professeurs. Et de toutes les façons, je n’avais pas envie d’aller au tableau. A chaque fois que l’on recherchait un volontaire pour le tableau, je me faisais toujours passer pour celle qui ne savait rien et qui visiblement, ne pouvait rien apprendre de nouveau aux autres.
La vie s’avançait à son propre rythme. La seule chose qui m’inspira le respect des autres c’était le français. On me vouait un grand respect pour cette matière. Pourtant je n’avais aucune connaissance spéciale dans cette discipline. Je ne me plaignais pas de cela au contraire je ressentais une agréable sensation de bien-être intérieur. J’avais toujours voulu briller et vivre comme une star hollywoodienne à la lumière des caméras. Je voulais subjuguer l’esprit des gens que je rencontrais. Malheureusement je n’avais pas encore eu le charisme pour cela. Alors pour se faire, j’avais bien trouvé une petite tactique qui commençait à porter des fruits. J’essayais d’attirer l’attention des autres en leur inspirant de la pitié. Fort était de constater que j’étais assez douée en la matière. Je me disais que si l’on ne m’appréciait pas pour mon intelligence il fallait que ce fût pour quelque chose d’autre.
— Comment me trouves-tu ?
C’était mon voisin de table qui me posait cette stupide question à chaque fois que nous avions cours. C’était une personne imbue d’elle-même. Il se croyait si beau qu’il en avait même changé sa démarche. Tout le monde se moquait de lui ouvertement. Mais de toute évidence, il n’en avait rien faire. Que pouvait-il bien faire ? Ce n’était qu’avec les filles qu’il faisait ses palabres. Et celle qu’il avait choisi dans tout ce monde c’était moi. Je ne le supportais vraiment pas. Ni lui ni son égoïsme ni sa désagréable odeur corporelle qu’il cherchait toujours à masquer grâce aux déodorants. Je n’étais pas de celle qui arrivait à se défendre face à ces genres de personnes. Une peur horrible m’enveloppait à chaque tentative d’essai. J’avais vraisemblablement peur de lui. A chacune de nos rencontres mon calvaire devenait de plus en plus pénible. Je ne le supportais plus. Sa seule présence et même son odeur me répugnaient. Je ne me connaissais pas de nature acariâtre mais envers lui j’éprouvais presque de la haine. Comment pouvait-on avoir à l’esprit de détruire la vie d’un petit être si doux et aimable que moi ! Je n’arrivais pas à me l’expliquer ni même à comprendre. Je ne me rappelais pas lui avoir une seule fois manqué de respect. Nos rapports se sont ainsi détériorer au point même que le mot bonjour n’existait plus dans mon vocabulaire. Les autres compagnons de classe se moquaient bien de notre mésentente et ceci à mon grand désespoir. Je souhaitais tant que quelqu’un vienne à mon secours et remettent à sa place ce petit arrogant qui me rendait la vie en un enfer. Mais personne ne s’exécutait. Au contraire les autres filles semblait-il, ne comprenaientt pas ma passivité. Alors j’essayais de mon mieux de me défendre. Mais tout le monde ne pouvait pas être même chose ! Chacun de nous a bien de défauts de des faiblesses. J’avais tant de soucis en classe que mes disputes me parurent insignifiantes. Mes notes étaient au bord de la catastrophe, je regrettais de m’être lancée dans cette filière qui ne semblait en aucun cas être en adéquation avec mes projets d’avenir. Mais le pire dans tout cela c’est que mes camarades de lycée s’en sortaient étonnamment haut la main. Le stress prit possession de tout mon être. Comme si cela ne faisait pas assez pour moi, lui aussi venait ajouter sa part de gâteau au monument. Lui c’était Jules, un jeune de ma classe qui avait une si drôle manière de parler et de saluer les gens que je l’avais surnommé le Chinois. Un jour qu’il était en train de présenter son exercice de maison à la classe je me surpris à penser à des choses étranges. Je l’observais dans ses mouvements. Il ne prenait pas en comptes les critiques diligentes des étudiants. Il se concentrait seulement sur ce qu’il avait à faire. Je me rappelle qu’après l’avoir longuement observé, j’eus cette pensée : « nous ferons surement bon ménage ensemble. » Il faut dire qu’il n’était pas laid. Mais il ne remporterait certainement pas le prix Adonis de l’année. En plus il n’était pas mon genre d’homme. Il était d’un teint noir avec un visage un peu étiré, des gros yeux qui ne faisaient pas du tout fondre mon cœur. Tout cela était bien orné d’une nuque qui lui donnait l’air d’avoir une grosse tête. Son nez quant à lui ne se faisait pas non plus discret. Décidément, il n’avait rien de tout ce que je recherchais chez un homme. Moi, j’avais une préférence pour les hommes de teint clair. Je leur trouvais un tel charme qu’à chaque fois que j’en voyais un, mon cœur se mettait à battre très fort. Malheureusement aucun d’eux ne s’intéressait à moi. Et à l’évidence, il n’en avait aucun dans ma classe. J’avais l’impression de n’avoir pas droit à de telle chose. Puis un phénomène étrange se produisit. Jules le Chinois s’intéressait à moi. Il me regardait et disait m’aimer. Il me suivait partout et m’observait dans mes moindres mouvements. Cette allure de paparazzi ne dura pas à créer une réaction dans mon esprit. Il était bien gentil et en analysant la situation, il ne faisait de rien de mal. Son seul crime, c’était de m’aimer. Normalement je me devais d’être heureuse. Un cœur venait juste de se présenter à moi. Pour ceux qui me connaissaient, Jules était la solution idéale pour mon manque d’amour. Je devais en profiter. Et ne dit-on pas qu’il est mieux d’être avec un homme qui nous aime que d’être avec quelque que nous aimons mais qui ne nous aime pas ? Jules faisait tout pour se rapprocher de moi. Tous les élèves de la classe avaient remarqué son attention envers moi. Mais moi, il me dégoutait. Je n’avais aucune envie de devenir son amie. A quoi bon, je ne l’aimais pas. Plus il me forçait la main et plus les sentiments d’amitié que j’éprouvais à son égard se volatilisaient. Bientôt, je devins hystérique. A chaque fois que je le voyais, mon cœur se mettait à battre à un rythme rapide. Puis la nausée prenait position dans mon esprit. Au fond, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Et en prenant du recul, je vus que je ressentis cette même réaction lorsque Harles s’était présenté à moi. C’étaient les mêmes palpitations, les mêmes sentiments de dégout à l’encontre de la personne intéressée. Etait-ce une maladie ? Est-ce que tout le monde ressentait cette même sensation lorsqu’un homme leur montrait de l’intérêt ? J’étais affreusement confuse. Mais une chose était bien évidente, je ne comptais pas vivre une relation amoureuse avec Jules. Avec Harles, cela aurait été possible si je l’avais rencontré avant son ex. Mais vu la situation, entreprendre une relation avec lui serait mal vue par notre entourage. J’en étais persuadée.
Mon comportement à l’égard de Jules s’était bien empiré. Je ne lui adressais pratiquement plus la parole. Je ne cherchais même pas à ce qu’il me regarde. Et de toute évidence son parfum était d’une odeur épouvantable. Chaque heure qui passait ajoutait un peu plus à sa laideur. J’avais tellement hâte que les vacances arrivent, ce qui n’était pas évident. Le premier semestre n’était qu’à son milieu.
— Séline je ne comprends pas ce qui m’arrive.
— Comment cela ?
— Au fait c’est à cause de Jules. Je sens bien qu’il ne fait rien de mal, mais je n’arrive plus à le supporter. Le hic, c’est que j’ai longtemps cherché à ce qu’on m’aime, à ce qu’un jeune homme s’intéresse à moi… mais voilà que lorsque cela arrive je gâche tout. Qu’est-ce que ne vas pas chez moi ?
— Elisa, ne te morfond pas. Tu sais cela m’est aussi arrivé, il y a bien longtemps. Mais j’ai réussi à vaincre cette peur. De toutes les façons il te faut apprendre à te construire une relation. Je te trouve trop agressive avec les hommes. Tu manques de confiance en toi et je pense que là est le vrai problème. Tu es une belle fille donc je ne vois pas comment cela peut se faire.
Nous étions assises sur le premier banc de la salle de classe. Il n’y avait pas assez d’étudiants. L’établissement n’était pas grand mais possédait une infinité de salle de classe. Aucune classe n’avait de salle de cour qui lui était propre. Nous ne faisions que monter les escaliers à chaque instant. L’établissement avait été construit grâce à une ingéniosité architecturale hors du commun. Il contenait en plus de l’immeuble où se trouvait l’administration, deux autres immeubles possédant chacun trois étages. Tout en bas, se trouvait le préau, nous étions autorisés à faire tout ce qu’un étudiant pouvait faire. Tout sans pour autant en abuser. C’était un samedi matin. Les étudiants de la classe arrivaient petit à petit.
— Elisa, je vais te raconter un de mes amours. J’espère au moins que cela pourra te consoler. J’étais encore au lycée, lorsque j’ai rencontré Sam. Sam était un jeune de ma classe. Il était beau, je ne te dit pas à quel point. Je l’aimais endorment. Je n’arrivais même plus à dormir à force de penser à lui. Mais j’avais trop d’orgueil pour le lui faire savoir. Je ne sais même plus par quel heureux hasard, nous avons commencé à nous fréquenter. Tout compte fait, nous sommes devenus très proches. Un jour, que j’étais dans un petit restaurant, je vis prendre place à ma table. Nous nous étions donné rendez-vous. Il était extrêmes beau. Ce que j’ai omis de te dire c’est qu’il était américain. Et tout le monde sait comment sont les Afro-américain ! ils sont si croquants. J’étais si timide que je ne savais pas où commencer. Avouer de tels sentiments à un homme, ce n’est pas évident. Je passais mon temps à jouer avec ma fourchette. Le plat d’aloco que j’avais commandé n’arrivait pas à descendre dans mon estomac. Je n’ai jamais été aussi stressée de ma vie. Lui également semblait un peu gêner. Je voulais juste trouver la bonne approche pour lui dire que je l’aime depuis fort longtemps. Mais je n’eus pas ce temps. Au moment où je m’apprêtais à prendre la parole, il eût un coup de téléphone et du partir aussitôt.
La porte de la salle s’ouvrit, c’était ma voisine Luce. Elle était toute belle. C’était une fille d’une élégance innée. Personne n’était surpris de sa beauté. C’était chez elle un héritage transmis de mère en fille. Elle vint s’assoir juste à côté de nous. Les salutations furent brèves et la causerie continua.
— Ne commet pas la même erreur que moi. peut-être que s’il avait su que je tenais à lui, il ne serait pas retourné aux States. Au jour d’aujourd’hui, je n’arrive toujours pas à l’oublier. Après son départ, j’en ai souffert. Oui énormément. Il n’y a pas longtemps de cela que je lui ai tout raconté. Il en était tout ému. Et c’est là que j’ai compris que j’aurais pu rencontrer le gros lot. Mais il est avec quelqu’un d’autre et moi, je suis avec quelqu’un qui me fait voir de toutes les couleurs. Jules est une bonne personne. Il est poli, respectueux et il ressemble à quelqu’un de responsable. En parlant du loup, on voit toujours sa queue.
Jules venait juste d’arriver. Mon cœur bondit. J’essayais de sourire mais je n’acceptai pas sa bise. Je n’en voulais pas bien que ce fut juste un geste de salutation.
— Tu n’as pas dit que tu aimes les choses bizzares ? dit-il en décalant pour rejoindre sa place.
Il avait une telle façon de marcher. Pouvait-on appeler cela de la mode ? Cette phrase était devenue courante sur ses lèvres. Mes bonnes résolutions à son égard s’étaient envolées. Il me répugnait plus que jamais. Rien qu’à le voir j’avais encore la nausée. Qui était-il pour me juger. J’étais libre de faire la bise à qui je voulais. Etais-ce ma faute s’il n’avait pas procéder de la bonne manière pour m’aborder ? Plus les jours passaient et plus je m’éloignais de lui. Avec lui les choses allaient de mal en pire. Un jour que nous attendions de faire notre prochaine cour qui devait avoir lieu dans l’après-midi, il eut une petite discussion. Et c’est ce jour que Jules dit une phrase dont les paroles restèrent gravées dans ma mémoire. Le préau était grouillant de monde. C’était assez normale puisqu’il était presque midi.
— L’argent est la clef pour toute réussite. Tu peux faire tout ce que tu veux lorsque tu es riche. Les filles te courent après et tu es le seul roi capable de décider de leur destin. Elles sont toutes pareilles.
Il me jeta un regard et j’eus l’impression qu’il s’adressait à moi en particulier.
— moi je ne me reconnais pas dans tout ce que tu viens d’avancer.
Jules eut un sourire assez arrogant. Il sourit et me fixa droit dans les yeux.
— Quand je serai riche, toutes les filles, je dis bien toutes les filles passeront dans mon lit. Et même toi Elisa tu n’y échapperas pas. Peut-être y passeras-tu plutôt que tu ne le penses !
Cette parole me trancha le cœur en deux morceaux. Je ne savais plus quoi dire. Beaucoup de personnes avaient entendu les propos insultants de Jules. Il venait de m’humilier comme jamais personne ne l’avait fait.

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